Combien coûte un·e photographe pro ?

Aujourd’hui, j’avais envie de démystifier cette idée répandue selon laquelle les services d’un·e photographe pro sont inaccessibles. En réalité, il n’y a pas de photographes trop chèr·es, juste des idées irréalistes par rapport au budget prévu. Aïe. Ça pique, je sais. Mais, t’inquiètes Paulette, il y a des solutions quand même !

Les tarifs pratiqués par les photographes reflètent (normalement) la qualité et l’expertise que vous recevez en retour. Travailler avec un·e photographe pro est un investissement dans l’image de votre marque, et nos prix sont toujours alignés sur les exigences spécifiques de chaque projet. Et ces exigences, c’est vous qui les posez. Et souvent, on rêve un peu trop haut pour notre porte-monnaie. Est-ce que pour autant ça veut dire qu’on ne peut pas avoir des photos de qualité pour son entreprise ?

Que nenni ! Des images de qualité ne devraient pas être réservées aux grandes entreprises avec des budgets illimités. Toutes les structures, grandes ou petites méritent de pétiller et de mettre des paillettes dans leur vie ! Mais alors, comment on y arrive ? Voyons ça en détail.

Combien coûtent des photos pro ?

Tout d’abord, pour déconstruire un peu tout ça et trouver des solutions, il faut s’attarder un peu sur le mode de rémunération des photographes et la réalité de notre métier.

Combien sont payés les photographes ?

Le CLAP (association de défense des artistes et de leurs représentants, née à la suite du mouvement #payetaphoto) a souhaité connaître les montants et le type de rémunération des photographes. Une enquête a été lancée en 2023 pour faire cet état des lieux. Celle-ci vient en complément des différentes enquêtes publiées ces dernières années.

graphique circulaire présentant des statistiques sur le métier de photographe : 
62% des photographes perçoivent entre 0 et 20 000€ par an (le SMIC étant à 16 784€ / an)  25% des photographes perçoivent moins de 416€ par mois (le SMIC étant à 1 398 €/mois), bien en dessous du seuil de pauvreté donc.  Seulement 3,5% des photographes touchent plus de 5 000€ par mois.
  • Les photographes ont vu leurs revenus divisés par deux en 10 ans, avec de fortes atteintes à leurs droits (seuls 3 % des photos publiées en ligne sont créditées par exemple [ARCOM, juin 2022], alors qu’il s’agit d’une obligation légale).
  • Presque 60% des photographes ont au moins un Bac+3, 56% des femmes photographes ont au moins un Bac+5 (Observatoire de la mixité, Sondage OpinionWay pour Les Filles de la Photo, 2021)

« On parle toujours des photographes stars, des campagnes choc, des expositions phares, des festivals et des prix. Derrière cette image glamour de la photographie, se cachent une réalité complexe, un milieu souvent mis à mal, des batailles parfois longues et ardues menées pour que les projets photographiques puissent voir le jour. Beaucoup d’appelés pour peu d’élus. »

Introduction au livre blanc Y VOIR CLAIR, dans le méli-mélo de la photo de l’association Les filles de la photo

La photo est un secteur particulièrement précaire (avec de grandes disparités, mais c’est à l’image de notre société), on le savait quand on a signé. Il n’empêche que c’est vachement bien d’avoir un toit au-dessus de notre tête et des carottes dans son assiette. Donc on vous fait des factures, plutôt que de vivre de votre reconnaissance.

Comment sont payés les photographes ?

La facture d’un·e photographe devrait être découpée globalement comme suit (même si ce n’est pas toujours aussi clairement visible sur les documents qu’on vous envoie) :

  • frais de préproduction : direction artistique, castings, documentation, réunions, repérages, etc.
  • frais et honoraires de production : temps nécessaire à la réalisation des images, achat éventuel de stylisme et de set design, équipe, déplacements, etc ;
  • frais et honoraires de postproduction : temps nécessaire à la retouche des images, livraison, sauvegarde des images, etc.
  • cession des droits : licence d’utilisation des images, soumise aux articles L.122-1 à L.122-12 du Code de la propriété intellectuelle. Sans autorisation expresse et préalable de saon photographe, la personne diffusant les images se rend coupable de contrefaçon (oui, comme les sacs Louis Vuitton sur le marché).

Cette cession des droits vaut même dans le cas d’un travail de commande et ne concerne que les droits patrimoniaux (reproduction et représentation). Les droits moraux, eux, ne peuvent être cédés et concernent, entre autres, la mention du nom de l’auteur·e et la non-modification des images. Pour être valide, une cession de droit doit être spécifique et limitée, via 4 critères :

  • les supports (flyers, site internet, cartes de vœux, presse) ;
  • le tirage (nombre d’exemplaires en print, nombre de visiteurs ou d’abonnés en digital) ;
  • la zone géographique ciblée (Paris, France, Europe, Monde) ;
  • la durée de la campagne lors d’achat d’espace (ads numérique, affichage, encart pub, etc) ou la durée pendant laquelle il est possible de téléverser l’image sur les réseaux sociaux, d’imprimer des flyers, etc.

Si les frais et les honoraires sont calculés de manière classique, comme dans toute autre profession (coût de revient, marge, marché, expérience, notoriété, etc), les cessions de droits sont plus abstraites. La rémunération des droits doit en principe être proportionnelle aux recettes provenant de l’exploitation de l’œuvre. Lorsqu’il est impossible de définir les recettes issues de l’exploitation des images (dans la majeure partie des cas donc), il faut définir un forfait à partir des différents barèmes qui existent (UPP, SAIF, Œuvres de commande en publicité, etc) et qui s’appuient quant à eux, sur une proportionnalité vis-à-vis de l’utilisation.

Autrement dit, si tu diffuses les images en 4x3m dans le métro parisien ça te coûtera plus cher que sur tes flyers déposés au PMU de Veules-les-Roses ; si tu utilises les photos dans des posts sponsorisés sur ton compte Instagram à 150 k abonnés, tu paieras plus cher que Tatie Jeannine qui vend des totes bags personnalisés à l’effigie de Taylor Swift à sa commu de 600 fans.

Combien va me coûter mon shooting ?

En ayant lu les paragraphes précédents, la réponse est donc simple : ça dépend !

Les honoraires varieront d’un·e photographe à l’autre, en fonction de sa zone de chalandise, de son expertise, du temps de travail, de l’équipement nécessaire à la réalisation de vos images, etc. Sur cette partie-là, vous pourrez économiser de l’argent de 3 manières (et non en les faisant s’affronter dans un octogone virtuel via leurs devis, ça, c’est pas cool) :

  1. Bien définir en amont vos besoins et les communiquer à votre photographe. Sachez où vous allez et pourquoi, connaissez votre clientèle cible et vos objectifs principaux. Vous n’avez peut-être pas besoin pour le moment d’une grosse campagne de pub avec 4 égéries en haute couture pour vendre vos barrettes. Par contre, des photos packshots qui en montre tous les détails et la couleur exacte seraient hyper pertinente sur Etsy et vous démarquerais de la concurrence. Keep it simple stupid : privilégiez l’efficacité de la simplicité si votre budget est restreint.
  2. Ne vous fiez pas à vos envies, mais à votre budget et communiquez-le à votre photographe. Vous gagnerez grandement en efficacité. Par son expérience, iel saura vous dire si votre projet correspond à votre budget ou s’il faudra revoir quelques éléments à la baisse. Un·e photographe avec un budget en tête fera preuve de plus de flexibilité et d’adaptabilité pour trouver des solutions et voir éclore avec vous les photos que vous imaginez. Mais pour ça, il faut de la transparence et du travail d’équipe.
  3. Impliquez-vous dans la préparation de votre shooting : prenez en charge l’organisation du casting (prise de contact avec les agences, réservation d’un lieu, etc), préparez un moodboard et un brief détaillés, faites les premiers repérages vous-même et proposez une liste succincte de lieux disponibles à votre photographe, restez ouvert·e aux suggestions, solutions et alternatives qui vous sont proposées. Et soyez réactif·ve !

Concernant la cession de droit, vous pouvez agir principalement sur 2 critères pour diminuer la facture : les supports de diffusion et la durée. Limitez-vous à votre besoin actuel et à l’utilisation certaine. Vous pourrez bien évidemment étendre cette licence plus tard, quand la nécessité se fera sentir. Si pour le moment vous ne communiquez que sur Instagram, n’allez pas demander (et payer) des droits pour LinkedIn, les journaux de 20 h et les couloirs de Gare de l’Est. Si votre collection n’a une durée de vie que de 6 mois, n’allez pas chercher des droits pour 10 ans.

Restez dans le concret. Et si vous ne savez pas encore dans quels cadres seront utilisées les images, dites-le à votre photographe. Il vous fera payer les honoraires dans un premier temps, puis dès que la diffusion sera précisée chez vous, il vous proposera la cession de droits correspondante.

On n’est pas méchant, et on vous comprend plus que vous ne l’imaginez !

Un photographe pro à 0 € ?

Bon, c’est bien gentil tout ça, j’aimerais bien pouvoir payer un photographe pro, mais là, je ne rentre déjà pas dans mes frais, et j’avais pas prévu cette ligne dans le prêt. Je fais comment ?

Il existe plusieurs solutions, qui bien amenées et proposées avec tact et empathie, peuvent vous permettre d’obtenir des images de qualité gratuitement (ou presque).

  • Je suis personnellement partisane du troc de compétences : à valeur égale, on se rend service mutuellement et on grandit ensemble. Il faut cependant que chaque partie y trouve réellement son compte, et que personne ne se sente lésé. Un·e photographe peut avoir besoin d’un calendrier éditorial pour le mois à venir, de textes pour son site internet, d’une nouvelle coupe, etc. Si vous êtes à l’origine de la demande, soyez délicat·e et veillez à ne pas dévaloriser le travail de votre prestataire. Allez-y avec tact, soyez certaines que l’échange est de même valeur. Ne vous offusquez pas si la réponse est non. Personne ne vous doit quoi que soit, et il est tout à fait légitime de refuser le troc.
  • Les collaborations : les photographes sont régulièrement à la recherche d’équipes, de stylisme, de déco pour des shootings tests. Ces shootings ont vocation à expérimenter de nouvelles techniques ou à développer leur portfolio et sont souvent « gratuits ». Chacun apporte son expertise et son matériel afin de réaliser des visuels. Comme pour le troc de compétence, il faut que chacun y trouve son compte. Proposez vos services dans un message privé, avec un exemple de vos réalisations en indiquant que vous seriez ouverte à une collaboration. Si vous recherchez un style de photo particulier (séance grossesse pour du bodypainting, séance beauté pour présenter votre savoir-faire en maquillage, édito mode) précisez-le, et si vous avez déjà un projet très précis en tête ajoutez un moodboard détaillé. Vérifiez toujours que le travail du photographe que vous contactez correspond bien au style de ce que vous proposez : ne contactez pas un·e photographe qui fait de la nature morte pour réaliser un shooting d’inspiration mariage afin de mettre en avant vos techniques coiffure, ne contactez pas un photographe qui fait de la beauté en lumière naturelle pour un shooting en studio, etc. Tous les photographes n’acceptent pas les collaborations, soyez donc convaincant·e et prouvez-nous que ce partenariat serait bénéfique et pertinent. Et faites preuve de patience, il se peut que cette collaboration ne soit possible que dans 6 mois.
  • Certain·es photographes proposent du contenu gratuit pour vous aider à réaliser vous-même vos photos au quotidien. Ça passe par des vidéos sur YouTube, des plateformes de formation ou des ebooks. À mes yeux, cette option n’est pas totalement gratuite : c’est un investissement en temps d’apprentissage non négligeable. Ces formations vous demanderont aussi souvent l’achat d’un équipement un peu plus poussé pour vous sentir à l’aise (éclairage, smartphone, haut de gamme, appareil photo). Ça reste dans tous les cas moins cher qu’un·e photographe pro pour les besoins du quotidien, mais plus chronophage et potentiellement source de stress et de charge mentale.

Rappelez-vous d’une chose dans tous les cas : il est peu probable que vous obteniez le même résultat entre un shooting test en collaboration avec un étudiant et une commande réalisée par une photographe qui a 10 ans d’expérience + vous n’aurez jamais (jamais) la même qualité d’image avec votre iPhone et un tuto YouTube de 10 min. Sachez repérer le bon moment pour passer par un·e pro, il en va de la santé de votre entreprise !

Je propose moi-même un guide gratuit pour aider les pros de la beauté à faire de jolies photos et mettre en valeur leurs prestations. Il est disponible sur ma boutique.

Ce qu’on peut faire ensemble pour mettre du pétillant dans votre com’

Des formules abordables pour l’indispensable

Vous ne pouvez pas faire appel à une photographe chaque jour pour photographier chacune de vos clientes, pour vous créer vos stories du jour, etc. Je l’entends bien. Par contre, faire appel à une photographe pro dès le début de votre activité pour construire ensemble une banque d’image vous fera gagner un temps considérable :

  • les photos de votre espace d’accueil et de l’ambiance pour la fiche Google/Planity ;
  • les portraits de l’équipe pour la page à propos de votre site ;
  • des images qui mettent en valeur les gestes professionnels pour Instagram ;
  • deux ou trois réalisations phares qui représentent vos prestations pour vos flyers ;
  • vos produits sur fond neutre pour vos fiches produits e-commerce ;

Ces photos-là sont des indispensables. Si ces photos-là sont de mauvaise qualité, c’est toute votre image de marque qui est impactée et avec elle, la qualité de vos services qui est dévalorisée.

Et parce que ces images sont primordiales dès le lancement de votre activité, j’ai plusieurs formules à vous proposer :

  • formule fiche Planity/Google · 150 € HT : photos de l’espace, portraits des membres de l’équipe, mise en scène prestation
  • portrait professionnel en studio · 80 € HT
  • packshot produit · à partir de 15€ HT/photo
  • journées portfolio · à partir de 216€ TTC / personne shooting à mutualiser sur des thématiques précises (mannequinat, makeup, coiffure, stylisme). Ces shootings mutualisés ont lieu en studio ponctuellement ou sur demande à partir de 4 personnes.

→ Plus d’information sur ma page à propos.

Le sur-mesure pour tous vos besoins (même les plus petits)

Et puis il y a tout ce qui sort de la norme, vos rêves les plus fous, ou des cas un peu particuliers, des budgets ou des délais ultras serrés. Pour ça, rien de mieux que le devis : on échange (par écrit, par téléphone, en visio ou autour d’un jus de fruits) pour bien délimiter la prestation et vos besoins, puis j’établis un devis. Mon objectif est de vous proposer un service de haute qualité qui répondra quoi qu’il arrive à vos attentes, sans surprises ni frais cachés, avec toute la flexibilité possible. Et le devis est pépite pour ça.

Voici quelques cas clients pour vous rendre compte des budgets :

  • Une marque d’accessoires capillaires qui avait besoin de photos incarnées pour ses fiches produits : 720€ HT
  • Une marque de cosmétique qui avait besoin de visuels lifestyle pour ses réseaux sociaux : 1 590 € HT
  • Une marque de prêt-à-porter qui avait besoin de 2 visuels pour le catalogue d’une grande enseigne de distribution : 1 210€ HT

Il est essentiel de se concentrer sur les besoins réels de votre entreprise. Plutôt que de dépenser inutilement pour des éléments chouettes, mais non nécessaires, identifiez les besoins prioritaires de votre entreprise à court et moyen terme. Votre communication sera alors axée sur la pertinence et l’efficacité.

Donnez vie à votre vision sans exploser votre budget, ça vous tente ?

La clé d’une collaboration réussie ? Des besoins et des objectifs bien définis de votre côté, une écoute et une attention aux détails du mien, et de l’échange entre nous. Vos photos sont une co-création pour mettre en valeur votre entreprise !

Pensez donc à budgétiser le plus tôt possible votre marketing et la partie photo. Vous avez un prévisionnel pour vos consommables, la déco de votre institut, les abonnements à vos logiciels, votre formation. Pensez à votre com’ aussi. Vous pouvez avoir le plus beau salon de la planète, si vous ne le montrez pas, personne ne saura qu’il existe. On ne s’improvise pas photographe, tout comme on ne s’improvise pas esthéticienne ou prothésiste ongulaire. Il est donc nécessaire d’investir, que ce soit en temps ou en argent.

Avec une communication fluide et de la transparence entre nous, faites scintiller ✨ votre entreprise avec des photos professionnelles qui mettent en lumière votre message sans mettre le feu à votre compte en banque ! 🔥